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Cette culture de l’usage implique une profonde mutation du statut de l’œuvre d’art. Dépassant son rôle traditionnel, celui d’un réceptacle de la vision de l’artiste, elle fonctionne désormais comme un agent actif, une partition, un scénario plié, une grille qui dispose d’autonomie et de matérialité à des degrés divers, sa forme pouvant osciller de la simple idée jusqu’à la sculpture ou le tableau. Devenant génératrice de comportements et de réemplois potentiels, l’art vient contredire la culture « passive », opposant des marchandises et leurs consommateurs, en faisant fonctionner les formes à l’intérieur desquelles se déroulent notre existence quotidienne et les objets culturels proposés à notre appréciation. Et si la création artistique pouvait aujourd’hui se comparer à un sport collectif, loin de la mythologie classique de l’effort solitaire? « Ce sont les regardeurs qui font les tableaux », disait Marcel Duchamp: c’est là une phrase incompréhensible si l’on ne la rapporte pas à l’intuition duchampienne de l’émergence d’une culture de l’usage, pour laquelle le sens naît d’une collaboration, d’une négociation entre l’artiste et celui qui vient la regarder. Pourquoi le sens d’une œuvre ne proviendrait-il pas de l’usage qu’on en fait, autant que du sens que lui donne l’artiste? Tel est le sens de ce que l’on pourrait se hasarder à nommer un communisme formel.

Commentaires posté par Bourriaud, aujourd’hui à 23h52
Postproduction, les Presses de Réel, 2004.
http://www.lespressesdureel.com/extrait.php?id=400&menu=


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But I would argue that the form of an internet exchange, or its architecture if you will, can be usefully considered as the artistic departure point of a collective experiment, one wich develops recursively, through creative tensions both with its own foundations and with other, coexisting forms and formations. It is important that the givens of this formal architecture be constantly reworked and extended, brought into relation with other elements and domains (for instance: old and new media, events and exhibitions, physical gatherings and debates, long term collaboratins). Only if such experimental endeavors are sustained within the artistic community, in many directions and the sufficiently large scales, can we expect the extremely rich pasts of artistic culture to continue exerting an influenece in global exchanges, beyond the safe havens of universities ansd museums.

Commentaire posté par Brian Holmes, aujourd’hui à 00h06
Interaction: Artistic Practice in the Network, D.A.P./Distributed Art Publishers, 2001.
books.google.com/books?id=IlEEAAAACAAJ&dq=interaction+artistic+practice


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In an attempt to create genuine collaborative projects many early Internet artists were keen to build both virtual and physical communities. The group of artists who formed under the banner net.art (which included Lialina, Shulgin, Natalie Bookchin and Heath Bunting) often shared programming code as well as studios, and a crucial element in the groups coherence was face to face meetings at conferences and international digital art fairs. Collaboration was from the outset something which seemed to the group to be central to Internet Art practice.

Commentaire posté par Gary Owens, aujourd’hui à 01h28
How has Internet Art dealing with the theme of identity challenged the notion of authorship and the traditional artist/audience relationship? MA uclan, 2003.
www.gdowens.com/madis/text.htm


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Mais pour autant, si nous considérons avec plus de réalisme la maîtrise du numérique, comme jadis celle du feu, du bronze ou de l’atome, comme un outil d’une puissance faramineuse, mais sans tomber face au numérique dans l’adoration qu’a pu susciter le feu, si nous pratiquons le romantisme critique, l’age du numérique est le moment prodigieux de l’histoire de l’humanité, qui nous invite à exercer notre créativité, notre intelligence critique autant que notre imagination et à renouveller beaucoup de nos modes de pensée, de nos comportements artistiques, culturels, économiques, scientifiques et même politiques. (…) Face à cette «puissance blanche du virtuel», cette «totipotence» du numérique, selon les expressions de Michel Serres nous croyons que ce sont les artistes-chercheurs, les artiste-philosophes, ces nouveaux romantiques critiques qui joueront le rôle principal pour y loger la nouvelle civilisation et le nouvel humanisme qu’il nous faut désormais créer et pour donner des ailes et un plan de vol à l’espoir qui nous porte.

Commentaire posté par Hervé Fischer, aujourd’hui à 01h33
Le romantisme numérique, Fide, Musée de la civilisation, 2002.
books.google.com/books?id=z6JJAQAACAAJ&dq=le+romantisme+numérique





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