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Lorsqu’un musicien utilise un sample, il sait que son propre apport pourra être repris et servir de matériau de base pour une nouvelle composition. Il considère comme normal que le traitement sonore appliqué à la boucle empruntée puisse à son tour générer d’autres interprétations, et ainsi de suite. Avec les musiques issues du sampling, le morceau ne représente rien de plus qu’un point saillant dans une cartographie mouvante. Il est pris dans une chaîne, et sa signification dépend en partie de la position qu’il y occupe. De la même manière, dans un forum de discussion en ligne, un message prend sa valeur au moment où il est repris et commenté par quelqu’un d’autre. Ainsi, l’œuvre d’art contemporaine ne se positionne-t-elle pas comme la terminaison du « processus créatif » (un « produit fini » à contempler), mais comme un site d’aiguillage, un portail, un générateur d’activités. On bricole à partir de la production, on surfe sur des réseaux de signes, on insère ses formes sur des lignes existantes.

Ce qui rassemble toutes les figures de l’usage artistique du monde, c’est ce brouillage des frontières entre consommation et production. « Même si c’est illusoire et utopique, explique Dominique Gonzalez-Foerster, ce qui compte, c’est d’introduire une sorte d’égalité, de supposer qu’entre moi – qui suis à l’origine d’un dispositif, d’un système – et l’autre, les mêmes capacités, la possibilité d’un rapport égal, lui permettent d’organiser sa propre histoire en réponse à celle qu’il vient de voir, avec ses propres références ».

Commentaires posté par Nicolas Bourriaud, aujourd’hui à 22h15
Postproduction, les Presses de Réel, 2004.
www.lespressesdureel.com/extrait.php?id=400&menu=


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D’une manière générale, la structure possède une organisation logique mais implicite, un fondement objectif en deçà de la conscience et de la pensée. En effet, tout structuralisme repose sur un double statut des structures, à la fois irréel (comme forme abstraite d’organisation) et réel (comme réalisation concrète). Par conséquent, le structuralisme vise à mettre en évidence ces structures inconscientes par la compréhension et l’explication de leurs réalisations sensibles.

Commentaire posté par Wikipedia, aujourd’hui à 22h25

fr.wikipedia.org/wiki/Structuralisme»wikipedia


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Reading Hall’s work was particularly enlightening. It helped me understand one of the fundamental aspects of collage. He discusses the manifestations of human expression, and points to the uniquely human capacity to externalize at many levels. He underlines our ability to go outside ourselves, to create. According to Hall, culture stems from this faculty; it is the fruit of human expression. He also points out that culture equals mind; it is the mind of a human being that is projected. I saw the link with collages: the words and pictures used are essentially cultural elements. In doing a collage, I’m selecting pieces of culture, of mind, and then rearranging them on cardboard. Mind is certainly present in collages.
I discovered that collage externalizes our thought structures. The process makes us more attuned to the state of our brain’s junction points. Collage acts as a nervous impulse on them, facilitating the flow of information from one neuron to another (ice break-up). Also, collage updates our mind tools. It helps us acquire new connections, ways of thinking, and points of view. It is major mental renovation. It is a magnificent research tool with far-reaching effects on our lives.

Commentaire posté par Jean David aujourd’hui à 22h32
http://www.yvesdore.com/collage.html


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Internet est une métaphore de l’esprit. Les multimédias font partie d’un plus large scénario culturel que la vidéo. Sur le web, les sub-cultures, la recherche et les entreprises commerciales travaillent réellement sur le même terrain, (…) et si on y réfléchit, les choses que vont faire les artistes avec ces nouveaux médias ne vont rien avoir en commun avec la vidéo, car les nouveaux médias ne sont pas linéaires par définition.

Pourquoi les structures non-linéaires sont-elles si attirantes?
Parce que la vie n’est pas linéaire. Je crois qu’on vie nos vies de manière absolument non-linéaire, parce que le cerveau humain travaille de manière non-linéaire. (…) On commence à arriver à un point où la communication indirecte – à travers les médias – ressemble à la communication directe entre humain, et je suis sûr que dès que nous seront habitués aux nouveaux médias, il nous paraîtrons complètement naturels.

Mon travail est entièrement basé sur l’intuition (bien qu’il semble être fondé de manière très théorique et technique). Je ne cherche pas à ce que le public tire quelque chose de mes œuvres, et je ne peux rêver mieux que de percevoir les personnes entrant dans mes installations comme des « utilisateurs ». Je fais de l’art pour des gens, non pas pour d’autres artistes. Je voudrais un ordre du jour qui soit culturel au sens large du terme, plutôt qu’un ordre artistique. Je ne pense pas tellement à d’autres oeuvres d’art lorsque je crée les miennes, mais plutôt aux problématiques politiques, économiques, socioculturelles, psychologiques.

Eest-ce que cela signifie que nous passons de l'analogique au numérique?
Quand Marshall McLuhan a déclaré que le médium était le message, cela voulait dire que les média sont bruyants – ils dérangent le message. Les cassettes vidéo et les cassettes audio sont bruyantes. Les médiums analogiques déforment et modifient le signal. À ceci j'ajoute, moi, que le medium n'est plus le message. La façon dont l'information est traitée dans un ordinateur est totalement symbolique et abatraite – tout se traduit par des zéros et des uns. Votre langue peut alors être personnelle ou générale, mais dès qu'elle peut être traduite dans un médium numérique, elle peut être décodée par tout et par n'importe qui et n'importe où. Ca n´a pas d´importance si vous transmettez par le biais d'un CD ou d'une cassette ou par Internet ou par ondes radio (...) Il n'ya pas de bruit, et en ce sens (...) c'est une abastraction de système symbolique.

Je suis en désaccord avec Walter Benjamin qui pensait qu´un objet d´art ou qu'un phénomène ne pouvait pas avoir une aura si l'on pouvait la produire en masse ou la reproduire mécaniquement. L'aura ne découle pas de quelque chose si elle est unique ou produite à la main. Elle découle plutôt de la façon dont un phénomène est assimilé à la culture et comment elle est mise en contexte.

Commentaire posté par Simon Biggs, aujourd’hui à 22h47
Lars Movin, Videologier, Vol. 2, Danske kunstakademi, 2003.
books.google.com/books?id=TYErOwAACAAJ&dq=videologier


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La médiation dialectique n’est pas le recours à un degré supérieur d’abstraction, mais le processus de dissolution du concret en soi-même. (…) La morale de la pensée consiste à ne témoigner ni d’un entêtement borné ni d’un détachement souverain, à mettre en œuvre une réflexion qui ne soit ni aveugle ni vide, ni trop atomisée ni trop systématique. La duplicité de la méthode hégélienne, à laquelle la Phénoménologie de l’esprit doit la réputation de difficulté insondable qu’elle a chez bien des gens raisonnables – cette double exigence qui veut simultanément laisser les phénomènes parler d’eux-mêmes, autrement dit le « pur regard », et cependant maintenir présente à chaque instant leur relation à la conscience comme sujet, c’est-à-dire la dimension de la réflexion – cette dualité est l’expression la plus exacte d’une telle morale dans toute la profondeur de ces contradictions auxquelles elle est confrontée. Mais quelle n´est pas maintenant la difficulté d´y satisfaire, dès lors qu´il n´est plus permis de se donner l´hypothèse démesurée d´une identité du sujet et de l´objet, qui permettrait encore à Hegel de faire coïncider les exigences contradictoires dudit regard et de l´activité constructive de l´esprit. Ce qui de nos jours est exigé du penseur, ce n’est rien de moins que d’avoir à se tenir constamment au sein des choses et à l’extérieur des choses : le geste du baron de Münchhausen, qui prétend se tirer lui-même par les cheveux hors du marécage où il est embourbé, tel est maintenant le paradigme de toute connaissance qui veut échapper au dilemme qui ferait d’elle soit une constatation, soit un projet.

Commentaire posté par Theodor W. Adorno, aujourd’hui à 01h46
Minima Moralia, Payot, 2003
books.google.com/books?id=ZiD-I5vX-oMC&printsec=minima+moralia






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